Depuis des siècles, notre alimentation ne cesse de s’appauvrir au point de devenir insuffisante pour assurer les apports nutritionnels nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme. Dès lors, quels bénéfices pourrait-on trouver dans le fait de suivre une formation nutrition ?
Cher lecteur, Chère lectrice,
Quand on interroge les gens sur leur rapport à l’alimentation ou la nutrition, deux idées reviennent systématiquement : s’alimenter plus sainement et gérer sa prise ou sa perte de poids. Ce sont, en effet, des objectifs plus que louables.
En outre, je me demande comment on peut faire, dans la pratique, quand on sait en réalité très peu de choses sur les aliments, leurs apports nutritionnels et les associations qu’on peut réaliser entre eux pour manger équilibré et “sainement”.
Avec la volonté affichée de rendre service à mes lecteurs adorés (oui, je vous aime bien), je me suis donc mis en tête de vous parler des bénéfices à suivre une formation en nutrition, et de son importance dans les situations du quotidien.
L’Homme et la nutrition depuis la nuit des temps
Depuis plusieurs décennies, l’intérêt pour l’alimentation n’a cessé de grandir dans les pays occidentaux. Les magazines grand public proposent régulièrement des articles sur l’importance d’une alimentation saine et équilibrée dans l’entretien de la santé au quotidien. Les rayons des librairies regorgent d’ouvrages proposant des méthodes alimentaires plus ou moins sérieuses, qui rencontrent souvent un large public.
Cet intérêt grandissant s’est développé parallèlement à l’évolution de la recherche scientifique et médicale. Au fil des mêmes décennies, les chercheurs ont percé les secrets moléculaires des aliments et les rouages profonds de la digestion et de l’assimilation des nutriments.
Aujourd’hui, les médecins nutritionnistes et les diététiciens sont aptes à fournir à leurs patients des conseils alimentaires précis. Ils sont souvent rejoints par d’autres spécialistes, dans des domaines où l’alimentation a fait la preuve de son impact sur l’évolution des maladies. C’est le cas par exemple des cardiologues ou des endocrinologues.
Jusque-là, les préceptes nutritionnels étaient donc entre les mains des praticiens officiellement formés, qu’il s’agisse de médecins ou de diététicien(ne)s. Mais à titre individuel, c’est toujours à chaque individu de tracer sa route entre les informations directement délivrées par son thérapeute, et celles glanées ici et là au fil des lectures. Avec tout ce que cela comporte de risque d’erreur : mauvaise interprétation des informations ; mauvaise application quotidienne des conseils…
Et si cela changeait ? Les personnes intéressées par l’alimentation, que ce soit à titre privé ou professionnel, peuvent à présent suivre une formation nutrition pour accompagner les autres vers la Nutrition Pleine Santé. Le but de ce programme : vous permettre de comprendre les enjeux d’une bonne alimentation et acquérir des compétences dans ce vaste domaine.
Chacun peut ainsi apprendre à modifier sa propre alimentation pour la rendre plus bénéfique. Mais ce type de formation nutrition va plus loin : elle permet de délivrer des conseils diététiques autour de soi (à sa famille, ses amis…) ; elle permet aussi de faire profiter de ces conseils aux personnes que l’on rencontre parfois dans le cadre de sa pratique professionnelle.
Des compétences très utiles…
Comment aborder sérieusement un sujet aussi vaste que l’alimentation et le mettre à la disposition de tout un chacun ? Pour y parvenir, il faut bien sûr le concours de médecins nutritionnistes et de diététicien(ne)s capables de contrôler la qualité des informations et la pédagogie utilisée pour les partager. Cela, c’est la base ! C’est ce qui permet de pénétrer dans ce domaine par la grande porte.
Vous le découvrez sans doute : l’alimentation n’est pas seulement entre les mains de spécialistes qui, du haut de leurs diplômes, délivreraient des conseils péremptoires. C’est tous les jours, plusieurs fois dans la journée, que nous sommes confrontés au délicat problème des choix alimentaires.
Ceux qui vivent seuls n’ont à choisir que pour eux, et c’est déjà beaucoup. Que dire alors des mères de famille qui ont en charge l’équilibre nutritionnel de toute la famille, des jeunes enfants aux grands-parents âgés ? C’est plus compliqué encore pour ceux qui, dans leur activité professionnelle, sont au contact de personnes fragilisées qui auraient besoin d’un accompagnement nutritionnel.
Je pense à tous les praticiens paramédicaux : les infirmièr(e)s, les aide-soignant(e)s, les sages-femmes, mais aussi les coachs sportifs désireux d’améliorer les performances des personnes qu’ils suivent, voire les thérapeutes spécialisés dans d’autres domaines (sophrologues, ostéopathes, chiropracteurs…) qui aimeraient ajouter cette corde à leur arc.
Vous le voyez : tout le monde peut bénéficier d’une meilleure connaissance des grands principes de la nutrition, que ce soit pour lui ou pour les autres. Et pour cause : s’il est bien une approche globale du bien-être et de la santé, c’est la nutrition (voir ci-dessous l’interview du Dr Rougier).
Nous mangeons en moyenne trois fois par jour, mais c’est 24 heures sur 24 que notre corps dégrade, recompose, assimile, distribue, recycle… les composants des aliments qui forment nos repas. Une bonne raison pour se pencher un peu sur ces grands principes fondamentaux.
À quoi servent la diététique et la nutrition ?
Notre corps est composé d’environ 100.000 milliards de cellules, regroupées en tissus et en organes qui, ensemble, assurent le bon fonctionnement de l’organisme tout entier. Lorsqu’on y songe, c’est proprement vertigineux.
Chacune de ces cellules a besoin de recevoir régulièrement des nutriments spécifiques, en relation avec la rôle de l’organe ou du tissu qu’elle compose. C’est ce qui permet le bon déroulement, dans les coulisses de notre organisme, des milliards d’opération biochimiques indispensables à notre maintien en bonne santé. Et même à notre maintien en vie !
C’est dire si la tâche est complexe. C’est dire aussi à quel point elle est essentielle. Car à chaque seconde, nos glandes endocrines sécrètent des hormones essentielles. A chaque seconde, nos parois cellulaires se régénèrent. A chaque seconde, notre foie nettoie le sang pour éliminer les substances indésirables. A chaque seconde, notre statut en eau et notre température doivent être contrôlés et équilibrés… Et bien d’autres choses encore.
Notre alimentation quotidienne est non seulement le carburant de nos cellules (elles ont besoin pour fonctionner de l’énergie fournie par le glucose), mais aussi l’agent de structure de nos tissus (les os ont besoin de calcium pour rester solides, par exemple) et le contrôleur général de toutes nos fonctions (chacune demande des nutriments particuliers).
Tout cela nous est fourni sous forme de nutriments : les macronutriments (protéines, glucides, lipides) et les micronutriments (vitamines, minéraux, enzymes…). Les premiers sont présents en quantité beaucoup plus importante que les seconds, d’où leur nom respectif.
Si nous devions penser en permanence à toutes ces opérations, nous n’y arriverions pas. La tâche défierait même l’ordinateur le plus perfectionné. Heureusement, il existe de grandes règles diététiques qui permettent de fournir au corps, globalement, ce dont il a besoin pour rester en bonne santé. Santé physique et psycho-émotionnelle réunies, rappelons-le, car nos humeurs aussi sont sous-tendues par nos apports nutritionnels.
Voilà pour l’aspect prévention et bien-être de l’alimentation. Mais la diététique et la nutrition vont plus loin : elles permettent d’adapter l’alimentation quotidienne aux problèmes de santé, en fonction des troubles que présente chaque individu : surpoids, obésité, troubles métaboliques (notamment le diabète), troubles du sommeil, douleurs articulaires, maladies liées au stress…
Formation nutrition : des bénéfices à foison
Vous voyez se dessiner le chemin à suivre ? D’abord l’équilibre alimentaire de base, puis les adaptations précises à chaque situation. Pour cela, il est indispensable de se doter d’outils nutritionnels. C’est ce qui permet, avant tout, de maîtriser le rôle des différentes classes d’aliments (macronutriments et micronutriments), et de savoir dans quels aliments les trouver. Ensuite, cela permet d’évaluer les besoins énergétiques de chacun. Les problèmes de poids constituent une demande majeure chez les spécialistes de l’alimentation.
Le surpoids et l’obésité ne cessent d’augmenter dans les sociétés occidentales, à cause de la mauvaise qualité alimentaire et des déséquilibres les plus courants, notamment l’excès d’aliments industriels très raffinés et riches en additifs de toutes sortes (agents de texture, agents de conservation…).
En dehors de rares problèmes métaboliques qui demandent une prise en charge médicale précise, l’immense majorité des problèmes de poids peut se résoudre en adaptant mieux les apports quotidiens (en qualité et en quantité).
Le calcul de l’IMC (indice de masse corporelle) fait partie du programme de cette formation de conseiller en nutrition, car il permet d’évaluer l’excès de poids de chacun (l’œil et la balance ne suffisent pas). C’est un point de départ. Ensuite, il s’agira d’évaluer la manière dont la personne (vous, un proche, un patient, un client…) se nourrit au quotidien.
Par exemple en lui faisant remplir un carnet alimentaire. Chaque jour, sans rien changer encore à ses habitudes, il notera ce qu’il mange, en quelle quantité, à quelle heure, dans quelles conditions (bruit, stress…), associé à quelle émotion (colère, peur, joie…). Ce simple exercice permet, d’un coup d’œil, de voir apparaître les erreurs et les contradictions, mais aussi les prises alimentaires excessives ou motivées par une émotion.
La prise en charge du surpoids est une évidence dès que l’on parle d’alimentation. Mais les bénéfices que l’on peut tirer d’une meilleure connaissance des règles nutritionnelles, et particulièrement d’une formation nutrition vont beaucoup plus loin. Pour soi comme pour les autres, cela permet d’éviter les carences et subcarences qui font le lit de nombreux troubles.
Formation nutrition : quelques outils que vous allez acquérir
Le calcul de l’IMC et la tenue d’un carnet alimentaire ont un rôle à jouer même en dehors des problèmes de surpoids et d’obésité, car la prise de conscience de l’alimentation « réelle » est souvent une surprise. Nous avons souvent tendance à « fantasmer » la manière dont nous mangeons.
En outre, une meilleure connaissance des arcanes de la nutrition fournit d’autres connaissances donnant naissance à des outils simples et efficaces qui éclairent notre parcours nutritionnel.
- Sur le plan général, on apprend que le simple fait de mieux mâcher est un préalable indispensable à une bonne assimilation nutritionnelle, quel que soit notre état de santé.
- Le choix des « bons » aliments occupe également une place importante. Pour cela, il faut apprendre à bien lire les étiquettes (souvent obscures, il faut bien le dire) afin de mieux respecter les règles de la nutrition-santé. Comme le dit le Dr Rougier : « Il ne convient pas seulement de manger en « quantité » suffisante, mais aussi en « qualité » suffisante ».
- L’équilibre alimentaire constitue une autre étape. Le tout n’est pas de choisir de « bons » aliments, encore faut-il les combiner pour que les apports nutritionnels soient équilibrés. Cet équilibre doit tenir compte d’hygiène de vie de chacun : une personne qui fait beaucoup de sport n’aura pas les mêmes besoins qu’une personne très sédentaire ; un individu très stressé et anxieux n’aura pas la même alimentation qu’un autre plus calme et paisible.
- L’adaptation de l’alimentation à des cas particuliers fait partie des acquis très utiles pour ceux qui désirent aider leur entourage proche ou leur patientèle. Car la notion de « repas équilibrés » peut varier en fonction de la santé de chacun. Pour une personne qui souffre de colite chronique, par exemple, cet équilibre ne sera pas le même que pour une personne souffrant de douleurs articulaires chroniques. Dans le premier cas, il s’agira de privilégier les aliments qui ne provoquent pas d’irritation de la paroi intestinale, alors que dans le second, l’accent sera mis sur les aliments alcalinisants qui permettent éviter l’excès d’acidité intérieure favorisant les manifestations douloureuses.
- Le respect du programme nutritionnel pose parfois des problèmes. Avouons-le : nous sommes nombreux à prendre de bonnes résolutions alimentaires qui ne durent que le temps nécessaire pour que les désirs prennent le pas sur la raison. Il existe des techniques qui aident à intégrer les règles alimentaires (adaptées bien sûr) au quotidien, de manière à en faire sa nouvelle alimentation, au lieu de les considérer comme un effort ponctuel appelé à cesser à plus ou moins court terme. Comme un régime, en quelque sorte !
- La connaissance de ses propres limites est tout aussi essentielle. C’est ce qui permet d’inciter une personne à consulter un professionnel de l’alimentation lorsque la gestion de ses besoins nutritionnels dépasse le cadre des connaissances que l’on a acquises. Notamment en cas de troubles du comportement alimentaire, comme la boulimie.
Le rôle d’un professionnel de la nutrition (médecin nutritionniste ou diététicien) est de soigner grâce à l’alimentation. Le rôle d’un accompagnateur en nutrition est plus humble. Mais il est tout aussi important, car il fournit une boussole et une carte permettant de se repérer dans cet immense territoire. Il ne s’agit pas de remplacer ces thérapeutes, mais au contraire de préparer le terrain lorsque c’est nécessaire. Pour soi comme pour les autres. Et ça, c’est irremplaçable !
« Nous devons reconsidérer notre alimentation afin de fournir à notre corps tout ce dont il a besoin ! »
Dr Yann Rougier – intervevant Formation nutrition à l’école 5.3
Peut-on mesurer l’impact de l’alimentation sur la santé ?
Ce que l’on peut mesurer, à coup sûr, ce sont les conséquences de la malbouffe sur la santé. Nous savons que les erreurs alimentaires contribuent à l’installation de troubles susceptibles d’évoluer vers des pathologies graves : cancer, maladies cardiovasculaires, troubles métaboliques comme le diabète… Cela, de nombreuses équipes dans le monde sont parvenues à le chiffrer. Ce que l’on mesure moins précisément, c’est l’impact de l’alimentation sur les individus en bonne santé. Pourtant, nous, médecins, constatons les effets néfastes des déséquilibres alimentaires sur nos patients, même en dehors des maladies avérées.
Comment cela se manifeste-t-il ?
La grande majorité des consultations chez les médecins généralistes est liée à des troubles fonctionnels courants : problèmes de sommeil, mauvaise digestion, constipation, anxiété, maux de tête… Ce type de troubles n’est pas lié à un agent extérieur, comme dans le cas des infections, ou à l’altération d’un organe. C’est le fonctionnement-même de l’organisme qui est perturbé, sans qu’on ne constate de lésion organique ou d’invasion infectieuse. Une question se pose alors : pourquoi ?
La réponse regroupe toutes les erreurs courantes d’hygiène de vie : manque d’exercice physique, excès de stress, accumulation de toxines dans l’organisme… Et surtout, l’alimentation ! C’est le terrain principal de nos erreurs quotidiennes. Pour éviter ces troubles, la solution est simple : mieux manger. C’est à la portée de tous ! Il suffit pour cela de comprendre à quoi sert l’alimentation (en dehors de l’indispensable apport en énergie), et d’apprendre à équilibrer ses repas.
Cela suffit-il pour rester en bonne santé ?
Notre alimentation a davantage changé en 50 ans qu’en 50 siècles ! Mais notre corps a fort peu changé pendant cette longue période. Pour lui fournir tout ce dont il a besoin, il n’est pas nécessaire (heureusement !), de revenir 50 siècles en arrière. Mais il faut reconsidérer notre alimentation quotidienne pour la ramener aux besoins réels de notre corps. Cependant, quand bien même cela serait parfaitement exécuté, cela ne suffirait pas. N’oubliez pas que notre santé dépend des 5 facteurs du vivant : bien respirer, mieux manger, mieux détoxifier son organisme, mieux gérer le stress et les émotions. C’est dans cet ensemble qu’une alimentation saine et équilibrée peut donner la pleine mesure de son efficacité. Nous passons alors de la nutrition à la psycho-neuro-nutrition !
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